jeudi 18 février 2010

Le soleil reviendra


Le plus terrible dans les conjonctures telles que nous les vivons présentement, c'est que - tout en étant dans un climat de terreur, d'incertitude et du mal vivre de tous les jours - il vient presque se greffer une sorte d'indifférence. Chaque mois on pense avoir atteint le fond du gouffre, et qu'après celui-là il y en a plus d'autres et qu'il ne peut y avoir quelque chose de pire. Cette attitude d'absence de réaction tout en gardant au fond de soi ce sentiment de révolte, de haine, n'est faussée que par l'attente, l'obligation d'en sortir et que demain sera un jour meilleur et qu'on oublie déjà la peine et les malheurs d'hier et d'aujourd'hui.
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On se conforte aussi de voir des plus malheureux que soi. Demain, on sera riche. Riche à côté des escrocs qui ont emporté vos biens. Demain sera un autre monde. Demain, les autres vont faire quelque chose pour vous. Vous avez seulement l'idée que vous n'y pouvez rien faire, n'y comprenez rien et les autres ('les autres', ils sont tellement nombreux !...) savent, les autres sont mieux que vous. Donc.
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Puis, c'est l'heure de manger, d'ailleurs, cela fait des heures que vous attendiez ce moment. Les provisions diminues. Bientôt plus de gaz. Les factures... sont empilées. Les unes sur les autres. Vous ne savez même pas, même plus combien vous devez. Vous êtes dévoré par l'envie de tout manger. Tout. Tout d'un seul coup. 8 jours de provisions. Parce qu'après, vous vous sentirez plus fort(e) et que de bien manger vous aidera sans doute à trouver de bonnes idées pour vous en sortir. Le ventre plein. Plein comme avant. Vous vous sentez presque riche...
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Puis, le malheur, on le voit tous les jours, comme les flics ou les pompiers appelés 50 fois par jours pour des accidents sur la route. Y a du sang partout. Ils savent. Ils gèrent. Ils ont l'habitude. Mais eux, eux, ils ont du travail, ils ont de l'argent, ils ont le ventre plein.
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La télévision marche encore. Vous la regardez. Vous la regardez d'ailleurs toute la journée. Ça fait passer le temps. Ça fait penser à autre chose. Ça réconforte de voir des gens riches qui vivent dans des palaces, ils sont tous bien habillés, souriant, ils parlent d'amour, d'affaire, de trucs qui vous échappent. Puis, il y a les actualités. C'est le moment de changer de chaîne. Dehors il pleut. Il y a encore des congères de neige ici ou là depuis des semaines et des semaines. La chose dont on est sûr c'est qu'après: c'est le printemps. Le soleil reviendra. Ça réconforte, rien que d'y penser.

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